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Swâmi Siddheswarânanda

L’intuition Métaphysique (commentaires sur la Bhagavad Gîtâ),

ed. Dervy-livres, col. Mystiques et religions, Paris 1976.  

ISBN 2-85076-022-6

 

extraits + notes  nbf

 

 

> introduction :

 

Le Sommeil profond (sushupti):

expérience métaphysique, directe, aucune méthode ne permet de connâitre sushupti;

c’est une intuition métaphysique ( ≠ de l’intuition intellectuelle). [p.24]

 

“...; la realité n’est ni spectateur, ni spectacle: elle est.“ p.31

 

 

 

>  cap.II : L’action et l’inaction

 

“...; la vérité ne peut s’exprimer que par des contradictions.“ p.41

 

“C’est par une intuition dépassant la logigue,

hors du jeu des oppositions,

que nous pourrons comprendre la nature du réel.“ p.41-42

 

 

   la nature -- la prakriti: ce qui agit (multiple, ...)

 

modes - qualités - formes:        sattwa -- la pureté

                                                   rajas -- la passion

                                                   tawas -- l’inertie

  

“L’âtman, le Soi de chaque être,

ne connaît ni intériorité, ni extériorité.“ p.43

 

   âme individuelle  << -- >>  âme cosmique

 

“... l’Univers entier, ..., est en action;

l’univers entier est l’expressión multiple de l’energie.“ p.44

 

 

> cap.III : La vision égale du sage

 

“ << Ceux qui connaissent le Soi regardent avec égalité

un brahmane humble et sage, une vache, un élephant,

et même un chien ou un paria. >>  [V,18.]

(...)

... comment concilier cette vision égale (samâdarshana)

avec nos différentes échelles de valeurs?

Comment peuvent-elles même coexister?

(...)

... peut-on voir à la fois l’Un et le multiple? “  p.50-51

 

vision égale:    intuition du non-manifesté suprême

(akshara)

Realité intemporelle, impérisable et non-née.

Connaissance, compréhension (jnâna) intemporelle (suprême)

Elle n’est pas de l’ordre de l’intellect,

elle est intemporelle et inmuable dans son essence,

embrasse d’un même regard ce qui est pour nous le multiple,

ce que nous appellons des ’modes’

“présence de Dieu“ en tout (maister Eckart)

           

“... cette vision est l’existence même (SAT),

l’existence que l’on ne peut jamais percevoir et à la quelle,

de ce fait, aucune échelle de valeurs ne saurait s’appliquer“  p.51

 

<< oposer ce que vous aimez à ce que vous n’aimez pas,

     voilà la maladie de l’espri t>>   [aphorisme zen/ p.53]

 

dieu -- âtman-brahman

principe suprême

source de tout, du mal comme du bien

Tao (yin-yang)

 

(le sage) “Il sait qu’il est futile et vain de faire violence à la nature,

de vouloir la réduir à un seul mode. Qu’importe, pour lui,

que des différentes subsistent, comme entre l’église et la rue?“  p.53

 

 

> cap.IV : L’éveil de l’intelligence

 

<< Si l’on veut connâitre la véritable nature de brahman,

on doit rejeter les notions de totalité et de partie,

d’unité et de fraction, de cause et d’effet.

Car la portée essentielle de toutes les Upanishads est

d’écarter toute conception définie au sujet de brahman >>

[Shankara; comentaires sur la Brihadâranyaka Upanishad/ p.60]

 

raison -- buddhi  . ordinaire:

intellect, distinge vrai/faux.

raison  “raisonnante“.

raisonnaiment (yukti) et logigue (tarka)

 

 . supérieur:

considère les 3 états du Real (veille-rêve-sommeil profond)

despersonalise l’individu, vision plus lucide.

“oeil divin“ ,  l’oeil de la sagesse

                       

. leur qualité est sattvique (pure) et sa démarche ascendente.

.  donne valeur aux expériences et donnés des expériences;

confère signification, interprete.

 

Buddhi-yoga connaissance de la totalité/ état de veille.

conscience dans sa totalité englobant le monde subtil,

ainsi que le non-manifesté.

l'état de veille  > virât purusha: l’homme cosmique, universel

(dépersonalisé)

                           vision cosmique > don suprême, cette vision est representée,

                                    dans les symbolisme du mot AUM.

 

“... la connaissance que donne la buddhi supérieure est immédiate,

sans aucun processus intellectuel.

En fait, cette buddhi embrase toutes choses, elle seule existe,

et c’est pourquoi les Ecritures nous disent que le connaisseur de brahman

<< dévient réellement brahman >> [Gîtâ, XIII, 30 Mundaka Upanishad, 3,2,9].

Les termes buddhi, brahman et Absolu sont allors interchangeables.“

p.64

 

 

 

> cap. V : Compréhension du non-manifesté

 

<< A la venue du jour, tout ce qui est manifesté naît

de ce qu’on appelle le non-manifesté (Avyakta).

A la tombé de la nuit, la manifestation se fond

de nouveau dans le non-manifesté.

Mais supérieur à ce non-manifesté,

il existe un autre non-manifesté, éternel,

qui ne périt pas lorsque tous les êtres périssent. >>  [VII, 18 et 20]

 

 

<< Le non-manifesté est le sommeil du Créateur.

À la venue du jour, c’est-à-dire lorsque Brahma s’éveille, c’est de ce

non-manifesté que naissent toutes les créatures, animées et inanimées.

À la tombée de la nuit, lorsque Brahma s’endort,

toute la manifestation se dissout dans le non-manifesté, avyakta. >>
[Shankara (Commentaires) / p.70]

 

 

sommeil ignorance universelle

mahâpralaya arrêt de tous les kalpa

 

(jagrat avastrâ)  ___________ (sushupti avasthâ)

état de veille                               état sommeil profond

jour / manifesté                          nuit / non-manifesté (source, cause du manifesté)

 

 

parabrahman   suprêmebrahman >>> but final akshara 

(l’akshara est atteint lorsque la buddhi supérieur

s’eveille, lorsque s’effondre l’édifice de notre

structure mental)

vision-compréhension suprême  [p.72-73]

 

Méthodes (moyens) selon le vedanta d’attendre la verité:

. avasthâtraya (étude des 3 états) : métaphysique (non-causal)

La méthode exige qu’on se libère des notions d’objectivité et de subjectivité

[p.70] Tout ce qui est perçu est consideré <<mâyâ>>.

 

. adhyâropa-aparâda (étude des surimpositions) : théologique (causal)

Consiste à déceder les surimpositions et à tenter de les écarter.

On ne peut réaliser brahman qu’en trascendent mâyâ, réalisation

de brahman par la négation de mâyâ.

 

Brahman (Theo_la Realité_cause 1ère) / Mâyâ (apparences_ilusions)

 

[Apparences: Les samkalpa et vikalpa (imaginations et volitions)

voilent notre intuition de la réalité]

 

“Si nous considérons notre expérience du manifesté et du non-manifesté

dans son aspect intrinsèque, nous voyons qu’il s’agit d’une totalité

(sarvam) et non pas d’une totalisation d’éléments distincts.

(...)

Lorsque l’ego, issu de l’ignorance, établit des rapports du sujet à l’objet

dans une réalité spatio-temporelle, le tout indivisible lui semble divisé

en passé, présent, futur, et d’innombrables parties.

Mais en fait, la réalité ne saurait être fragmentée, et les différents états

par lesquels nous croyons passer au cours de notre vie ne sont pas

véritablement distincts les uns des autres. (...) “ p.73

 

“ ... une conception est une idée percue. “ p.74

 

“Tout ce qui se présente dans cet univers, aussi bien dans le monde

mental que dans le monde physique, appartient au spectacle.

Quand à <<ce>> qui prend conscience du spectacle, nul ne peut

l’appréhendre, nul ne peut le décrire; sa nature prope est de n’être

jamais perçu, et, cependant, de ne jamais faire défaut.

(...)

... le spectateur, ... est l’être même;
nous n’en connaissons que des manifestations.

Et pourtant, l’être ne saurait manquer:

rien ne peut exister sans lui, rien n’existe que lui.

De ce point de vue, quelle est donc la valeur du spectacle?

Il n’y a que l’être, le spectateur, l’infinie

possibilité de spectacles. p.75

 

 

   Shankara: dans chaque acte de perception il y a une double conscienci/vision:

                                    > vision de ce qui change (l’irréel)

> vision de ce qui demeure (le réel)

5 caracteristiques essentiels [p. 76]

intuition du réel:

asti -- l’existence

bhâti -- la luminosité

priyâ -- l’amour

(s’appliquent à brahman, presents aussi dans l’âkâsha,
l’air, le feu, la terre, les dieux, les animaux, les hommes.)

space-temps

nâma -- le nom

rûpa -- la forme

(univers empirique, ce sont les noms et les formes qui rendent une chose
distincte d’une autre; particularisent l’object -> connaissance “objective“)

 

 

“La puissance de mâyâ est telle que

l’homme s’attache à ce qui périt.“  p.76

 

 

“La vision de l’âtman est la connaissance de l’impersonel,

la connaissance de l’akshara.

C’est la réalisation la plus haute que l’homme puisse atteindre.

Qui parvient à cet état n’est plus jamais leurré par les apparences;

<<c’est là, dit Sri Krishna, Ma suprême demeure>>.“ p.77

 

 

 

> cap. VI : Le spectateur et le spectacle

 

spectateur                                        spectacle     

ce qui ne change pas                         ce qui change

Réalité ultime                                       mâyâ (nâma-rûpa)

La conscience d’être indepen-           trois états multiples de l’être

-dante à tout changement                   kshetra -- champ

(c’est une intuition directe)

(conscience: lumière du spectateur).

brahman_le Seigneur

kshetragne -- connaisseur du champ

 

 

<< ... Le Soi est extrèmement pur, extrèmement clairet extrèmement

subtil. Mais la raison (buddhi) étant aussi pure, aussi claire et aussi

subtile que le Soi, il lui est possible de s’identifier avec cet aspect du

Soi qui se manifeste comme conscience. Le mental (manas) s’identifie

avec la raison, les organes de sens s’identifient avec le mental, et

le corp physique s’identifie avec les organes de sens.

Ainsi s’explique l’erreur commune et fréquente qui consiste

à considérer le corps physique comme le Soi.>>

[comnmentaire de Shankara sur le verset XVIII,50 / p. 87]

 

“La pensée est également prakiti.“ p.88

 

“L’état de samâdhi est atteint quand l’attention

devient sans objet, et la conscience sans contenu.

Cette conscience, qui n’est pas divisée en sujet et objet,

est intemporelle, c’est l’intuition métaphysique.“  p.89

 

“L’intuition métaphysique est une connaissance << infuse >> qui

vient avec le lâcher-prise de l’ego, lorsqu’on a renoncé à tout.“  p.91

 

“La force de l’ignorance s’emploie à diriger notre attention

sur le nom et la forme (nâma-rûpa) qui constanment se modifient,

et la réalité semble alors divisée en d’innombrables spectacles.

Mais il n’y a pas pour le sage, cette multiplicité dans le spectacle;

sa vision ne s’accompagne pas d’une tension mentale.

Si l’on peut comparer la vision ordinaire à un cercle dont le centre

est fixe et dont la circonférence représente l’infinité des objets perçus,

la vision du sage, au contraire, n’a pas de centre; ou plutôt, son centre

est partout et la circonférence nulle part, ... . “  p.91-91

 

“Demeurant, dans chaque spectacle,

<< ce qui ne périt pas lorsque tout à péri >>,

le spectateur est l’infinie possibilité de spectacles.

Shankara dit que << notre expérience du Monde

est une continuelle perception de brahman >>. “  p.92

 

 

> cap. VII : Une dialectique de l’existence

 

1. introduction

 

<< L’irréel n’a pas d’existence.

Le réel ne cesse jamais d’exister.

Cette vérité est connue des ceux

qui voient l’essence des choses. >>  [II,16]

 

“L’absolu de Védanta ne s’explique que par le silence.“  p.100

 

“La réalité est silence, elle est inaccessible.

L’objet de la dialectique doit être, par conséquent,

de faire apparaître l’invalidité des concepts. (...)

... le dessein essentiel des Upanishads est d’éliminer

toute conception définie à l’egard de brahman. “  p.100

 

titikshâ       

(Au delà du stoicisme) discipline de vivre le moment présent.

Est le comportement que donne une compréhension intuitive de l’existence.

Attitude mentale résultant de notreo compréhension de la vie.

On cesse de se croire séparé de reste de monde. Il ne s’agit plus de dominer

la nature mais de la comprendre, et du même coup de se comprendre soi-même

n’en constituant qu’une infinie partie. [p.96]

L’eveil de l’intelligence (buddhi) montre à l’home qu’il est partie de l’univers. [p.96]

Vertu d’endurance: éveil à cette évidence que toute forme est transitoire, et cet

éveil s’accompagne de la certitude que rien n’existe, qui ne soit brahman. [p.123]

 

shraddhâ -- la foi

 

 

2. Commentaire de Shankara sur le verset II,16

 

“ ... car chaque fait d’expérience implique une

double conscience: celle du réel, et celle de l’irréel.

Est réel, ce dont la conscience ne fait jamais défaut;

Irréel, ce dont la conscience est impermanente.

La distintion entre le réel et l’irréel dépend donc de la conscience.“ p.104

 

“ Le réel, le Soi, l’âtman ne cesse jamais d’être,

car, ...la conscience du Soi ne fait jamais défaut.

(...)

Ayant compris que tous les phénomènes (vikâra) ne sont que

des apparences, aussi dépourvues d’existence qu’un mirage,

supporte paisiblement  le chaud et le froid, toutes les oppositions

passagères qui font alterner en toi la joie et la souffrance. “ p.106-107

 

3. La conscience d’existence

 

“ ... tous les objets perçus ne sont que des effets.“ p.109

 

objets   formes, les modifications (vikâra)

phenomènes de la matière première /  Réalité ultime

 

“C’est à cause de l’aspect transitoire de ces modifications

qu’elles son dites irréelles.“ p.110  [par rapport à la réalité ultime]

 

Eternité et réalité vont de pair. (...)

... le temps est l’éternel, dont la durée

n’est qu’une présentation momentanée.“ p.111

 

           temps  réalité intemporelle (ce qui n’a ni commencement ni fin)

 

“ La causalité est mâyâ.

La cause, ..., est un événement précédent un autre événement:

dans la succession des événements, l’un est appelé effet, l’autre cause.

La relation de l’un à l’autre est une opération mentale; elle implique

un attachement aux formes, un désir d’isoler les formes pour

les coordoner, ce qui est le signe de l’ignorance, Avidyâ.

Le principe de non-causalité indique l’absence de telles

relations dans la réalité, ... . “  p.112-13

 

“L’opération mentale qui, dans la dépendance de mâyâ,

établit un lien causal dans le monde des formes,

n’est donc pas contredite par la non-causalité.

Quand avidyâ disparaît, quand vient la réalisation,

la causalité est comprise comme l’une des possibilités

infinies qu’a mâyâ de s’exprimer, et non plus comme

une serie causale particulière et exclusive.  p.113

 

  2 sortes de visions   . celle du mental
                                       (ne considère que des modificacions ayant un

commencement et une fin, elle est irréelle)

 

. celle du Soi

n’a ni commencement ni fin, c’est une intuition métaphysique

du Soi _ existence (SAT)

 

“L’intuition métaphysique est une vision, une réaction totale,

c’est la totalité même que seul le silence  peut traduire.

(...)

L’intuition métaphysique est déroute de toutes les opérations mentales.

Elle nous révèle la nature propre de l’univers qui nous entoure.

La réalité de brahman ne dépend pas de l’idée que nous nous

en formons: elle est vastu (connaissance non-personnelle), ...,

c’est-à-dire indépendente des relations mentales. “  p.115-16

 

“ ... << Brahman, ..., est le Soi qui reside en toutes choses >> ...“ Shankara

 

“ Dans la négation même, passe le souffle de l’existence.“  p.119

 

“ ... la réalisation métaphysique est

l’intuition impersonnelle du je transcendental. “  p.121

 

“ ... l’intuition métaphysique est l’abandon de tout désir.

Mais cette discipline totale, qui est totale passivité, ne doit pas

être considérrée comme un quiétisme. Loin de s’opposer à

l’activité, elle la pénètre, elle l’imprègne d’une compréhension

qui annihile le désir.

Comment vaincre l’agitation imaginative, la soif de liberté

personelle, le mouvement continu du désir?

Ce n’est possible qu’au moyen d’une force au-delà de nos forces;

car les dernières sont encore l’expression d’un désir.

Mais la force à laquelle nous faisons allusion est à l’intérieur de

nous-mêmes, ignorée et cachée. “  p.121-22

 

  Brahman > force

 

 

“... toutes les croyances ne sont que des expressions limitées de la foi.“

p.123

 

“...: le réel ne devient jamais irréel.“ p.123

 

  shrad -- vérité

 

 

 

> cap. VIII : Contradictions et certitude 

 

<< Dans  Mon aspect non-manifesté,

Je pénètre l’univers entier.

Toutes les créatures ont leur être en Moi,

mais Je ne suis pas en elles. Et en réalité,

elles n’ont même pas leur être en Moi.

Admire Mon Yoga souverain!

Mon Soi, qui engendre et maintient les créatures,

cependant n’est pas en elles. >>  [IX, 4 et 5]

 

1. Des relations illusoires

 

“...: le réel jamais ne se fige dans une forme particulière,

où il serait possible enfin de le saisir.

Il est l’infinie possibilité des formes. “ p.131-32

 

“La réalité métaphysique ne peut être séparée ni du corps ni de la pensée,

voilà donc le signe les plus évident de notre ignorance, laquelle ne peut

disparaître que par une rupture soudaine de nos habitudes. “  p.135

 

  position matérialiste          le corps produit et soutient la pensée.

   position idéaliste                la pensée produit et soutient le corps.

 

2.  L’indispensable doute

 

  doute             intellectuel:

il ne nous fait pas sortir du moi,

souvent il entretient l’activité mentale.

cause divagations mentales.

 

métaphysique:

c’est comme la grand porte qui s’ouvre sur la réalisation, il est comme

la forme inversée de l’intuition métaphysique,

la manière négative de l’exprimer.

 

“Le seul état dans lequel les doutes ne s’élèvent plus est la réalisation.

(...) Or, la seule certitude qui puisse nous libérer du doute n’est pas un

phénomène de l’état de veille; c’est l’intuition métaphysique de

l’âtman-brahman, en laquelle il n’y a plus aucune dualité;

c’est la certitude, selon l’illustration de l’argile, que l’infinie

multiplicité des formes n’est jamais que l’argile;

c’est la compréhension que le réel ne devient jamais irréel,

et que la pure conscience ne devient jamais inconscience. “  p.142

 

“Le dhîra-buddhi, l’homme à l’intelligence pénétrante: il a renoncé à

tout espoir de trouver une solution dans le seul état de veille, dans une

recherche entreprise sur une base resteinte.

La réalité n’est comprise qu’en prenant la position de témoin des trois

états (avasthâtraya-sakshin). “ p.143-44

 

<< ...tant que nous sommes encore occupés à regarder,

nous ne sommes pas encore UN avec ce que nous regardons.

Tant que quelque chose est encore l’objet de notre méditation,

nous ne sommes pas encore un dans l’UN.

Car là où il n’y a que l’UN, on ne voit que l’UN.

C’est pourquoi l’on ne peut voir Dieu que par la cécité,

le connaître que par la non-connaissance,

le comprendre que par la déraison. >>

[M. Eckhart; Traités et Sermons, ed. Aubier, p. 241 / p.144]

 

 

3.  Dévotion et Métaphysique

 

Pakriti  cause primordiale de tout l’univers

              source / productrice de la multiplicité ( > de l’ignorance)

 

“On ne peut indiquer l’absolu

que par le silence on la contradiction“. p.152

 

Le réel n’est pas davantage le changement

que son oppsé, il n’est ni statique, ni dynamique.“  p.153

 

4.  La réalité transcendantale

 

  intelligence pure ou indépendante        

celle qui n’a pout objet que soi-même [p.156]

celle qui demeure en soi-même comme pur conscience,

comme attention sans objet [p.157]

 

“... la lueur de cette intelligence, que nous appelons

l’intuition métaphysique, ne vient de nulle part.“ p.157

 

  intuition:  instinctive / intellectuelle / métaphysique

 

“... quelle que soit la nature d’une intuition on remarquera

qu’il est impossible d’en determiner l’origine. “  p. 157

 

“L’intuition métaphysique,

que l’on peut encore appeler

<< libération >>, ou << satori >>, ou << réalisation >>,

et qui n’est pas du domaine de l’expérience,

ne se situe pas dans la durée ni dans l’espace.

Elle n’est jamais contredite, jamais niée.

(...) ...; lorsque nous nous éveillons à l’intuition

métaphysique, nous comprenons que

seules changent les preséntations de la réalité;

peut importe que la présentation soit le rêve ou la veille;

la pure conscience, cit, demeure.

Rien ne peut la contredire. ... cit, n’étant limité

par aucun état, ne peut se trouver contredit, et cette

suprême non-contradiction est le critère de la vérité.“ p. 159-60

 

“... la réalisation du Védanta est loin d’être l’expérience

religieuse, mystique, avec laquelle on la confond souvent.

L’expérience mystique s’exprime dans un seul état:

la veille, le rêve, ou l’état <<visionaire>> dans lequel

nous éprouvons ce phénomène particulier.

Mais l’intuition védantique n’est liée à aucun état. “ p. 161

 

“... le mot << trancendental >>,

 ... . (...) ...; pour le Védanta, il signifie simplement

ce que l’on ne peut fixer dans une forme particulière. (...)

Nous appelons << trancendental >> la compréhension de cette réalité;

rien ici de surnaturel, rien de spirituel, puisque ces notions

s’opposeraient à celles du << naturel >> et de  << matériel >>.

Dans la vérité du Védanta il n’y a pas de place pour une

seconde entité qui pourrait lui être opposée. “  p. 161-62

 

 

5.  Réalisation de la non-dualité

 

Toute contradiction implique une dualité > une activité mentale

                                                                           série indéfinie de représentations que

nos tendances, innées ou acquises,

nous entraînent à projeter.

Ces representations ne cessent de

s’opposer les unes aux autres, et

elles nous provoquent des conflits. p.163

 

“... le mental est la source de toutes les contradictions.“ p. 163

 

“... l’intuition de la réalité non-contradictoire est  l’existence même,

la conscience. L’attention devient sans objet, car la conscience n’a de

contenu que si nous opposons, dans les états de veille et de rêve, un

<< moi >> à un << non-moi >>.

L’attention sans objet est l’intuition qui luit lorsque nous avons

rejeté toute distinction, et partant (?), tout attachement. “ p.168

 

“ Notre intuition nous montre que le réel ne cesse pas d’être,

qu’il ne souffre aucune fragmentation.

La parfaite compréhension du non-duel, l’attention sans objet,

est appelée turîya dans les textes védantiques. (...)

Dès que nous réalisons la non-dualité inhérente aux états de veille,

de rêve et de sommeil profond, nous avons la réalisation du turîya.

(...) ... ; l’intuition du non-duel est la conscience,

elle est la conscience même.p.172-73

 

 

> cap. IX : Réalité intemporelle

 

l’expérience du Vijnâna ---- connaissance suprême

 

               compréhension       . émotion pure (bhakti)

                                                   . connaissance (jnâna)

 

“ La foi est une avec la réalité métaphysique;

dans la foi, coeur et esprit sont en harmonie parfaite.

(...) ... chaque croyance est une expression de la foi.

(...) Elle est  <<ce qui maintient tout ensemble>>,

elle est le Dharma. (...) “  p.179-80

  

           shraddha -- foi

               srat -- vérité

               dhr -- ce qui mantient ensemble

 

   âkasha  -- la conscience / Brahman

(+) élement fondamental qui mantient en cohésion le cosmos.

espace-temps continuum de la science (avec la différence que la Cª

ne prend pas en considération le rôle joué par la conscience).

(-) chit/ réalité insaisissable/ vide du Bouddhisme mahâyaniste

 

(védanta)  âkasha ou mahâkasha  >  chittâkasha (milieu où la manifestation temporelle

et spatiale se produit dans la conscience)

et

chidâkasha.

           

“ La plus haute réalité ne peut être indiquée que par

<< neti, neti >> (pas ceci, pas ceci)

car elle ne peut jamais devenir un objet de la conscience:

elle n’est jamais le spectacle, drshya,

c’est l’éternel Drk, le Spectateur.“ p.181

 

“ ... l’univers fait de matière et d’énergie

n’est que la condensation de chit.“ p.182                      

 

“ ... j’appelle << individualité >> cette base métaphysique,

indivisible en nous, dont nous ne pouvons avoir aucun souvenir,

et je désigne par << personnalité >>, ...,

ce qui change continuellement en nous,

les “marques“ successifs que nous  portons dans la vie. “ p.186

 

Le Cosmos ou la Réalité en soi

ne peut être atteint ni fragmenté par notre intellect.

Le Cosmos ou le Réel est l’INTÉLLIGENCE

et dans l’Intelligence – le mahat du samkhya - ...

il n’y a pas de separativié. “  p. 186

 

“ La << mémoire intemporelle >>

  est une mémoire d’équilibre. “   p. 187

 

           mémoire       relie un événement du présent avec un souvenirs du

passé, c’est la durée dans le plan phénoména.

 

intemporelle turiya: absence de contradiction entre l’état de durée

et celui de cessation.

Connaissance du noumène:

“ cela qui, étant connu tout le reste est connu“

  

 

“ L’expérience du sommeil profond est

l’expérience de la mémoire intemporelle. “ p.191

  

“ ... pour l’homme libéré ... la réalité est identifié au Tempsp.187-88

 

                        réalité / temps / éternel présent

                        La mémoire intemporelle est l’expérience faite par Brahman – la Réalité –

                        Mémoire de la Totalité qui est Mâyâ

 

“La présentation du temps et de l’espace

comme deux réalités distinctes

est le siège de l’ignorance. “ p.188

 

L’ignorance est une vision partielle de mâyâ – la Totalité –

et la Réalisation est la vision totale qui vient lorsque

<<la crispation du troisième oeil cesse>>. “ p.189

 

“Le temps est la base, la <<matière première>>

dont la durée est une <<présentation>>.“ p.190

 

Brahman ou la Réalité a deux aspects:

conditionné et non-conditionné.

Ce deux aspects existent simultanément,

il n’y a pas de succession chronologique

entre le condicionné et le non-conditionné.“  p.190

 

[?] 2 aspects de la Réalité (p.191) :

            . conditionné > virat (le cosmos dans le sens physique)

            . non-conditionné > hiranyagarbha (le mental cosmique)

 

virat et hiranyagarbha est une seule PRÉSENTATION

           

 

            connaissance temporelle > apara-vidyâ

            connaissance ultime > para-vidyâ

 

“La mémoire pré-adamique, c’est la mémoire métaphysique,

c’est le centre de toute existence et de toute connaissance. “  p.191

 

“... la mémoire est le siège de l’intelligence.

La fonction de l’intelligence, dans la vie pratique,

consiste à relier une expérience passé avec le présent

et à s’en servir pour conditionner le présent.

L’homme a la puissance de déterminer le présent

dans la mesure où ce présent peut entrer

dans le cadre des réaction de son mental. (...)

Dans l’intelligence veille toujours le jugement de

<<ce que nous devons faire ou nous abstenir de faire>>.

(...)

En discriminant par l’intelligence l’action à faire de

l'action à éviter, on s’exerce peu à peu à rejeter les

fausses identifications; on développe en soi la vue

juste de la vie qui, indirectement, infuse en nous

une juste connaissance; ... .“  p.192

 

“... dit-on en Inde que celui qui a la connaissance des trois états

– veille, rêve et sommeil profond – et de leur unité en turiya

est le possesseur de la mémoire de toute chose, non seulement

de sa prope vie présente ou passée, mais encore de l’avenir du

cosmos entier. “  p.194

 

“... nous sommes << pris >> par la Nature

et (que) << nous sommes ses réactions >> .“ p. 195

 

la nature -- la prakriti [ce qui agit (multiple, ...)]:        

 

.  tradition grecque: 4 éléments

.  tradition indienne: 5 éléments

  (5ème élément: âkasha -- éther/continuum espace.temps

 

“Par la connaissance, l’homme doit être intégré dans le cosmos,

c’est-à-dire ne plus être le centre de l’univers, mais se sentir une

entité parmi des millions d’autres, et la relation qui unit le macro-

cosme au microcosme fait alors agir l’homme conformément à la

place qu’il occupe dans cet univers. (...)

Il saisit son propre rythme dans la totalité du rythme cosmique

et sa mémoire temporelle prend sa place dans l’ensemble.

Dans le mouvement de la nature, le passé, le présent et l’avenir

marchent à un rythme cosmique qui n’est pas conditionné par nos

réactions personnelles. “  p.196

 

           métaphysique oriental > 2 visions:

 

                        .  celle du moi:

                        est une fonction du mental, c’est un acte

         (il y a un commencement et un fin).

c’est un refflet de la vision éternelle.

 

. et celle du Soi:

vision de la réalité en soi

(n’a ni commencement ni fin).

 

“Comment pouvons-nous avoir la vision

du principe qui conditionne la totalité de l’univers?

Nous n’avons pas à << l’acquérir >> car

elle demeure en nous éternellement;

sans cette vision nous ne pourrions même pas exister.

Notre existence personnelle n’est que

l’ombre de l’existence universelle; ... . “ p.197

 

           la pensée chrétienne         est antropocentrique (escatologie)

 

la pensée indienne             est cosmocentrique,

enseigne que cette terre n’est qu’une

                                                               petite poussière dans le cosmos, et

                                                               l’être une minuscule entité dont le salut

                                                               importe peu (p.200)

 

“...; nous avons des saisies éternelles, permanentes

dans notre conscience du << maintenant >>, du présent,

mais nous ne pouvons les objectiver,

elles sont inhérentes à notre individualité également insaisissable.

Dès que nous pensons, le passé devient un entité et

il semble que ce passé puisse être saisi;

mais en réalité ce passé est aussi le présent, et insaisissable.

On peut dire que

le présent est la totalité où l’âme est intégrée et,

parce que c’est la totalité,

nous ne pouvons la saisir comme un objet.p.201

 

“La totalité, dans son aspect physique, est représentée dans le

symbolisme du mot sanscrit AUM par la lettre << A >>.

Dans son aspect psychique et mental,

elle est représentée par la lettre << U >>.

C’est le mental cosmique dans lequel  << mon >> mental

et << votre >> mental ne sont que de petites vagues.

Tout ce que nous percevons comme spectacle dans notre expérience

n'est que la matière subtile qu’est le mental. “  p.204

 

“ ..., de même que le mahâkasha – cotinuum espace-temps –

est le milieu de toutes les manifestations physiques,

de même le mental cosmique serait celui de toutes les

manifestations du domaine mental.[chittâkasha] p. 204

 

“La Vérité non-duelle est une avec la conscience sans

contenu et toute notion de << milieu >> est effacée. “ p.205

 

“ La lettre << M >> du mot sacré AUM est le symbole de l’aspect

causal de la Totalité et représente l’infini mental. (...)

Le << Son silencieux >> qui succède à l’émision du << M >>

symbolise le quatrième état appelé Turiya. Ce silence  

-  a-mâtra (non mesurable) - représente l’Intemporel. (...) “ p.206

 

Verbe – La Parole – Pensée Suprême – Réalité intemporelle – Mémoire pré.adamique

 

Suprême Vérité

métaphysique

 

 

 

prière de Vivekânanda (p.208-209):

 

<< Puisse Celui qui est

 

notre Père pour les chrétiens,

Jéhovah pour les israélites,

Allah pour les musulmans,

Ahura Mazdab pour les zoroastriens,

Arhat pour les djaïns,

Bouddha pour les bouddhistes,

Brahman pour les tenants de l’advaïta,

 

Puisse cet Être omnipotent et omniscient

que nous reconnaissons tous comme Dieu,

donner la paix aux hommes

Et unir nos coeurs en une fraternité spirituelle ! >>

 

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